Laissez-nous vous guider dans un itinéraire hors du commun au cœur de l’Ouzbékistan
Samarcande, l’une des plus anciennes et prestigieuses villes du monde, se trouve au cœur de l’Asie centrale, et représente un véritable joyau de la Route de la Soie. Fondée il y a plus de 2 500 ans, cette cité légendaire a traversé les siècles en étant un carrefour stratégique des civilisations et un centre de commerce, de culture et de savoir. Elle a été le berceau de grands empires, dont celui de Tamerlan, et a accueilli des érudits, des marchands et des voyageurs venus de tous horizons.
Classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, Samarcande est un véritable musée à ciel ouvert, avec une architecture majestueuse et des monuments emblématiques tels que la mosquée de Bibi-Khanym, le Registan, et le mausolée de Gour Emir. Ces trésors architecturaux témoignent de l’héritage islamique, persan, turc et mongol qui a façonné la ville à travers les siècles.
Cet article vous invite à explorer Samarcande et ses environs à travers le prisme de son histoire fascinante, de ses monuments grandioses et de ses traditions vivantes. Que vous soyez passionné d’histoire, d’architecture ou de culture, Samarcande vous offrira une immersion unique dans l’héritage de la Route de la Soie, où se mêlent passé et présent dans une harmonie captivante.
- La place du Registan
- Le mausolée Gour Emir
- La mosquée Bibi-Khanym
- La nécropole Shah-i-Zinda
- L’observatoire d’Ulugh Beg
- Le site archéologique d’Afrasiyab
- La grotte de Hazrat Daud
- Le village de Konigil
- La ville de Chakhrisabz
Les incontournables de Samarcande
La place du Registan
La place du Registan est un véritable joyau situé au cœur de Samarcande, qui est aujourd’hui célèbre grâce au magnifique ensemble architectural, devenu un symbole de la ville. Trois médersas emblématiques entourent la gigantesque place, dont les entrées principales sont orientées vers le centre de l’espace.
C’est principalement grâce à ces bâtiments que la ville de Samarcande a été inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2001.
Autrefois, la place du Régistan était recouverte de sable et les médersas n’étaient pas encore construites. Des artisans et agriculteurs prenaient possession de la place pour installer un grand marché local et vendre leurs marchandises.
- Médersa Oulough Beg
La construction de cette médersa a pris fin en 1420 : le bâtiment est situé sur la partie ouest de la place et a été réalisé sous la forme d’un rectangle, possédant une grande cour à l’intérieur avec des salles d’apprentissage pour les étudiants. A l’extérieur, deux grands minarets surplombent la place, au centre desquels se trouve l’entrée principale, orné de motifs d’étoiles à dix branches, symbolisant le ciel et l’astronomie.
A l’époque, c’était le plus grand établissement d’enseignement scientifique de Samarcande où l’on enseignait la philosophie, l’astronomie, les mathématiques et la théologie. Deux siècles plus tard, les deux autres médersas ont été construites pour compléter l’ensemble architectural que nous pouvons voir aujourd’hui.
- Médersa Cher-Dor
Cette nouvelle médersa a été construite en 1636, en face de la première, érigée plus de deux siècles auparavant. Cher-Dor a été pensée pour être en totale harmonie avec le premier bâtiment d’origine, bien que certains éléments architecturaux diffèrent. La médersa a été baptisée “Cher-Dor”, en référence aux deux grands tigres dorés présents sur l’entrée principale, portant un soleil sur leur dos et se dirigeant vers des daims blancs. Sher signifie “tigre” et le nom est traduit par “orné de tigres”.
- Médersa Tilla-Kari
Dix plus tard, le dirigeant de Samarcande avait prévu d’ériger un nouveau bâtiment pour compléter cette place. Aussi, débute en 1646 la construction de cette troisième médersa, au centre des deux autres. La construction a duré plus de 14 ans et s’est achevée en 1660, avec une façade principale faite sur deux niveaux et deux entrées menant à une cour intérieure fermée.
A gauche de l’entrée se trouve une tour de la mosquée avec sa coupole bleue, et deux minarets d’une part et l’autre du bâtiment. Une construction équilibrée et en parfaite harmonie avec les deux autres médersas.
Aujourd’hui, de nombreux évènements ont lieu sur cette place dans le but de rassembler les locaux mais aussi les voyageurs curieux de découvrir cet ensemble architectural, de préférence le matin ou en soirée pour éviter la foule et profiter de lumières incomparables.
Le mausolée Gour Emir
Le mausolée Gour Emir occupe une place importante dans l’histoire de l’architecture persane : il est le précurseur et le modèle de futures grandes sépultures mogholes comme le tombeau de Humayun à Delhi ou le Taj Mahal à Agra. Il fut aussi la source d’inspiration de Nicolas Vassiliev pour la construction de la mosquée de Saint Pétersbourg en 1910.
Ce mausolée est aujourd’hui le lieu de repos de Tamerlan (aussi appelé Timour ou Timour le Grand). Un premier mausolée avait été érigé en 1401 par son petit-fils, désigné successeur, pour y accueillir sa future dépouille, lui qui souhaitait être enterré sobrement. L’ensemble architectural comportait quatre minarets et seules les traces des fondations permettent aujourd’hui de témoigner de cette construction.
Quelques années plus tard, ce même petit-fils périt lors d’une guerre et son grand-père Tamerlan fit alors ériger le mausolée Gour Emir que l’on peut admirer aujourd’hui, avec une des proportions démesurées, pour accueillir comme il se doit son petit-fils, qu’il avait nommé pour être son successeur.
Les ouvriers travaillaient nuit et jour pour construire le plus beau des mausolées à Tamerlan, qui mourut à son tour et fut enterré près de son petit-fils.
L’intérieur du mausolée est impressionnant, avec un dôme central haut de 32 mètres et une coupole de 15 mètres de diamètre. Les couleurs bleues et dorées cohabitent harmonieusement et offrent un spectacle incomparable aux visiteurs… Tout a été pensé dans les moindres détails pour que le bâtiment soit le plus grandiose et élégant possible !
La mosquée Bibi-Khanym
La mosquée Bibi-Khanym a été érigée il y a plus de 600 ans et est aujourd’hui un monument emblématique de Samarcande, aux dimensions hors normes qui témoignent de l’ambition de son créateur, Tamerlan (ou Timour le Grand).
La construction de ce bâtiment a mobilisé plus de 500 ouvriers, 200 architectes et maçons ainsi que 95 éléphants venus d’Inde. Le grand conquérant avait deux exigences : que la mosquée soit la plus belle de toute et construite le plus rapidement possible. Les ouvriers ont tout fait pour terminer la construction dans le temps imparti, et 5 ans plus tard, la mosquée était effectivement terminée et sa beauté était incomparable.
Seulement, quelques jours à peine, des briques ont commencé à tomber de la coupole car sa construction hâtive a été privilégiée, au détriment de la solidité de l’édifice.
Le bâtiment a continué à s’effriter jusqu’en 1897, où un énorme tremblement de terre a complètement rasé la mosquée. Les premières reconstructions ont alors eu lieu à partir de 1968 et c’est seulement en 2003, que les habitants de Samarcande ont pu admirer la mosquée entièrement restituée avec sa splendide coupole turquoise culminant à plus de 40 mètres de hauteur.
Pour prolonger votre immersion au cœur de la culture ouzbèke, rendez-vous au Siyob Bazaar, un grand marché local situé à proximité de la mosquée. Produits frais, épices, fruits secs et spécialités régionales raviront vos papilles !
La nécropole Shah-i-Zinda
Non loin de la mosquée Bibi-Khanym, se trouve la nécropole de Shah-i-Zinda qui compte près de 20 monuments : des œuvres à la beauté exceptionnelle, une véritable galerie à ciel ouvert.
Le premier mausolée a été construit au 11ème siècle dans une forme octogonale et est devenu le principal lieu saint de la ville : celui de Qassim-ibn-Abba.
On trouve également d’autres édifices emblématiques comme les deux coupoles bleues du mausolée de Kazy Zade Roumi ou encore la mosquée de Touman Aka, aux éléments caractéristiques des arts de l’Islam : la calligraphie, les arabesques végétales ou encore l’importance de la géométrie.
Tous ces édifices de la nécropole vont vous plonger dans une ambiance singulière, hors du temps à la découverte de la culture ouzbèke et de son histoire.
L’observatoire d’Ulugh Beg
L’observatoire d’Ulugh Beg a été construit entre 1428 et 1429 par le petit-fils de Tamerlan, du même nom que cet édifice. La structure du bâtiment était unique pour l’époque à laquelle il a été construit car il était de forme circulaire, semblable au Colisée et comportait de nombreuses pièces aux formes parfois étranges.
L’observatoire a été détruit quelques temps après la mort de son créateur, Ulugh Beg mais des recherches au début du 20ème siècle ont permis de retrouver l’emplacement exact de l’observatoire et de reconstituer sa forme et son aménagement.
Aujourd’hui, il ne reste plus qu’un arc de 11 mètres qui constituait la partie inférieure du sextant, un instrument permettant de mesurer la position des astres. Des témoignages de l’époque affirment que cet observatoire était l’un des premiers bâtiments astronomiques au monde et qu’il était semblable à un planétarium géant décoré des neufs corps célestes de leurs orbites.
Un musée permet de retracer le parcours de Tamerlan et de son petit-fils ainsi que des découvertes scientifiques de ce dernier. Il expose aussi des instruments utilisés à l’époque comme une sphère armillaire, un globe céleste ou un astrolabe.
Les alentours de Samarcande
Le site archéologique d’Afrasiyab
Afrasiyab est un site archéologique situé près de Samarcande et comprenant les ruines d’une ville ancienne, situé sur de hautes collines et s’étendant sur plus de 200 hectares.
Il s’agit d’une colonie de l’ancienne ville de Samarcande qui comprenait la vie urbaine du 6ème siècle jusqu’au 13ème siècle, lors de sa destruction par les troupes mongoles. Gengis Khan a ordonné la destruction de la ville de Samarcande et les habitants sont revenus des années plus tard et se sont installés au pied de ces vestiges et ruines. Afrasiyab est resté un vaste terrain vague proche de Samarcande et témoin de l’histoire du pays.
Les nombreuses fouilles qui ont eu lieu des années plus tard sur le site d’Afrasiyab ont permis de déterminer que la cité comportait une forteresse, un centre-ville avec des quartiers résidentiels, mosquées, palais du souverain de Samarcande et échoppes d’artisans mais aussi une ville plus en périphérie. Il existe sur place un musée qui permet de réunir toutes ces découvertes et vestiges d’une ancienne civilisation : figurines en terre cuite, fragments d’os, bijoux pour femmes, pièces de monnaie et outils pour l’agriculture.
La grotte de Hazrat Daud
Nichée près de Samarcande, la grotte de Hazrat Daud n’est pas seulement une formation géologique mais aussi un lieu imprégné de légendes mystiques.
L’histoire raconte que Hazrat Daud ou le prophète David aurait trouvé refuge dans les montagnes et en priant Dieu, il aurait pu écarter les pierres à la main et se réfugier dans cette grotte pour fuir ses ennemis, laissant derrière lui une marque indélébile de son passage, comme si des murmures de prières persistaient encore dans les pierres anciennes de la grotte.
Creusée par les forces de la nature, la grotte invite les voyageurs à explorer ses chemins labyrinthiques ornés de stalactites et stalagmites formés au fil des millénaires.
La grotte est aussi réputée pour exaucer les vœux les plus extraordinaires : il faut tout d’abord gravir un grand nombre de marches jusqu’au sommet de la montagne, où une ancienne mosquée invite à un moment de repos. Une petite descente mène ensuite à la grotte grâce à un tunnel, qui révèle sur ses murs et au sol les empreintes de mains et de pas de Hazrat Daud.
Le village de Konigil
Situé à 13 kilomètres de Samarcande, découvrez le village de Konigil, célèbre pour ses traditions artisanales uniques, sa végétation luxuriante et la rivière Siab qui confère une atmosphère paisible au lieu…
La principale attraction de la région reste cependant le moulin à papier appelé “Meros”, où l’on fabrique le papier de soie, précieux produit de la route de la soie puisqu’il ne se détériore pas lorsqu’il est mouillé et qui a une durée minimale de 400 ans. Autrefois, le papier de soie était commandé pour l’écriture de manuscrits et il est aujourd’hui utile pour la restauration de ceux-ci.
Le papier de soie est réalisé à la main uniquement avec des matières premières naturelles, le papier est ainsi jaunâtre car il n’est pas blanchi avec des produits chimiques.
Des excursions permettent de découvrir ce processus de fabrication, se promener dans ce village pittoresque et s’arrêter pour prendre le thé dans une maison traditionnelle située au bord de la rivière. Vous pourrez également repartir avec de jolis souvenirs fabriqués à partir de ce papier : cartes postales, blocs-notes, poupées, vêtements…
Le gouvernement ouzbèke souhaite davantage mettre en avant cet artisanat en agrandissant le village pour attirer d’autres voyageurs grâce à des chemins de randonnée, des ateliers de poteries, de menuiserie ou de production d’huile végétale.
La ville de Chakhrisabz
Classée au patrimoine de l’Unesco depuis 1993, la ville de Chakhrisabz est la terre de naissance du héros national Tamerlan, né au 14ème siècle. Elle est l’une des plus anciennes villes d’Asie centrale et bien qu’elle ait perdu de son importance à la mort de Tamerlan en 1405, elle a tout de même su conserver et préserver son héritage culturel.
Son centre historique est aujourd’hui parfaitement conservé et le palais Ak Saray est un témoin de la grandeur d’antan et compte des mosaïques à la finesse et aux couleurs exceptionnelles.
Située à 1 heure 30 de Samarcande, la ville se démarque par son côté moins touristique, plus authentique et qui permet d’aller plus facilement à la rencontre des habitants ou de découvrir la culture locale en prenant le temps de se balader.